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La fabuleuse histoire du Rhabdodon - L'incroyable découverte
Un Jurassic Park entre la voie férrée et l'aéroport
Un squelette de Rhabdondon, composé de 70 os fossilisés, a été découvert à Couperigne. Il s’agit de Rhabdondon, composé de 70 os fossilisés, a été découvert à Couperigne. Il s’agit de Rhabdondon, composé de 70 os fossilisés, a été découvert à Couperigne. Il s’agit de l’un des dinosaures les plus complets d’Europe.
Paru le 10 novembre 2007 (La Provence éditions Bdr)

 
70 ossements sur un peu plus de 4m2 ont été découverts. C'est exceptionnel!

A quelques encablures de l’aéroport, dans la zone industrielle de Couperigne, l’aménagement d’une halte ferroviaire débutera d’ici l’année prochaine. Mais en amont de ce chantier destiné à améliorer la desserte de l’Est de l’étang de Berre, des engins de terrassement ont déjà investi les lieux, afin de prospecter la richesse géologique de ce terrain du futur pôle d’échange des Aymard. Car en contrebas des voies ferrées, la roche calcaire recèle d’incroyables vestiges du passé remontant à 70 millions d’années, période durant laquelle la Provence était un paradis tropical pour les dinosaures. Les paléontologues initiés, qui avaient déjà fouillé ce sol quatorze ans auparavant pour y extraire les ossements d’un Rhabdodon, n’avaient donc pas omis de réserver leur billet pour un nouveau périple dans le mésozoïque. C’est le cas de Gilles Cheylan, conservateur du muséum d’Aix, qui coordonne une équipe de sept techniciens et paléontologues à la recherche de nouveaux fossiles. «Cela faisait déjà plusieurs années que essayions en vain, d’obtenir les autorisations pour continuer les fouilles ici, raconte t-il. Ce chantier était vraiment l’ultime occasion d’achever l’exploration de ce gisement». Une exploration qui s’est avérée jusqu’ici très fructueuse. Outre le fossile d’un crocodile du crétacé supérieur, les fouilles qui ont débuté en septembre, ont permis de découvrir, un second squelette de Rhabdodon, à quelques mètres seulement de celui qui fut découvert en 1993. C’est sur un banc de calcaire du campanien (1), que ce petit dinosaure herbivore de 4,5m de long et de 2m de haut, a été décelé il y a trois semaines. «Il s’agit d’une découverte exceptionnelle se réjouit Gilles Cheylan. Nous avons recensé près de 70 ossements sur un peu plus de 4 mètres carrés, ce qui veut dire que ce squelette de dinosaure est l’un des plus complet d’Europe.». La pierre tombale de ce dinosaurien a récemment été découpée et transportée dans un atelier où seront extraits un par un, ses os emprisonnés dans la roche. Suite à cette opération qui durera un mois, le puzzle de cet iguanodontidé pourra être reconstitué et exposé. A suivre …

Sept spécialistes ont travaillé à plein temps

 
Une opération de moulage des fossiles a été effectuée sur place par les paléontologues du muséum d'Aix.

Entreprendre des fouilles nécessite souvent beaucoup de démarches administratives ainsi que d’importants moyens humains et logistiques. Pour le gisement des Couperignes, Gilles Cheylan a d’abord du obtenir les autorisations de la SNCF, propriétaire du terrain, afin de planifier les fouilles avant le début du chantier. Il a fallu ensuite obtenir un budget pour couvrir les nombreuses dépenses liées à ce type de prospection. A noter qu’en l’absence de financements externes, c’est le service culturel de la ville d’Aix en Provence qui a totalement subventionné ces recherches pour un montant compris entre 40 et 50 000 euros. Parmi les postes de charge les plus importants figurent la location des engins de terrassement qui s’élève à 23 000 euros, ainsi que les trois mois de rémunération pour les sept spécialistes qui travaillent à plein temps depuis le 3 septembre. Il s’agit d’une équipe expérimentée qui avait précédemment travaillé sur un chantier de fouilles en bordure de l’autoroute A8. Séverine, une archéologue reconvertie en dinomaniaque, Thierry, titulaire d’un Master 2 en paléontologie, ainsi que Frédéric, Eric, Michel, Mohamed, et Yves, adjoint à la conservation du muséum, fourmillent autour de la butte où repose le squelette de dinosaure. Certains mettent en place le groupe électrogène pour brancher les perceuses ou autres Meuleuses. D’autres mesurent et répertorient chaque os avant de les badigeonner de silicone, dans l’optique de faire des reproductions en résine. Et à chaque fin de journée, le rhabdodon retrouve son armure métallique, construite sur mesure, afin de le protéger des déprédations. Car outre l’érosion, ce genre de fossile peut également être menacé par la curiosité excessive de certains amateurs.